Candido, idéaliste.

Depuis que j'ai terminé cette expérience de volontariat au Mali, je cherche un peu mes marques.
J'étais déjà un peu refroidi par le monde de l'entreprise, j'ai vu un peu le business des ONG et du développement, ce qui ne m'as pas rassuré. Je me pose maintenant des questions sur ma volonté (pour donner une idée, je n'ai pas encore fini de lire le canard enchaîné de la semaine dernière), et aussi sur mes capacités à avoir une influence quelconque sur quoi que ce soit.

Pour l'instant je trouve mon refuge dans ma "geekitude", en explorant les ressources de Linux et des logiciels libres et recompilant mes kernels, bidouillant mon agrégateur RSS. Mais ça n'aura qu'un temps. Je sens déjà un peu la fibre me reprendre, mais pour faire quoi ?

ATTAC ? pourquoi pas ? peut-être un peu trop intello et déconnecté du peuple.
Les mouvements communistes ? j'en connais pas grand chose, alors je suis tombé l'autre jour sur cette page de Wikipedia.
De l'action de volontariat simple ? comme j'ai fait à un moment pour PEOI ? Ou dans mon quartier ?

Plutôt que le développement, je me sens plus attiré pour l'instant par le syndicalisme, et ce qui concerne les problèmes de droit du travail.
Pour cela il faudrait que j'ai une activité professionnelle, ce qui pour l'instant n'est pas le cas, car j'ai choisi de mettre ça entre parenthèses et prendre le temps de vivre sur mes économies - et aussi les indemnités de crédit-temps.

Tiens j'ai revu "Attention Danger Travail" hier soir. Cela m'a renforcé dans mon opinion, c'est un film qui essaie de montrer qu'il y a une vie en dehors du travail, et qu'il est bon de se poser parfois la question. Il y a un ou deux parasites interrogés, mais l'intervention de Loïc Wacquant est simplement brillante. J'adhère à l'idée de "revenu social inconditionnel".

J'avais à une époque bafouillé quelques mots sur le film de Pierre Carles "Attention danger travail". Je m'étais procuré cette oeuvre d'une manière peu avouable. Mais ayant auparavant fait l'acquisition de la cassette "Pas vu pas pris", j'avais l'honneur de figurer dans les fichiers de la brave maison d'édition dudit Carles, "CP Productions".

En vidangeant un de mes comptes email, je suis tombé sur un message promotionnel non sollicité (dans certains milieux bien informés on appelle ça du spam) vantant la version DVD du film sur le travail (ça date un peu). Mais lisez plutôt :

Le coffret DVD du film "Attention danger travail" de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe est tiré à 1500 exemplaires. Riche de bonus surprises, il est encore disponible jusqu'à épuisement des stocks. Le film est accompagné d'un roman inédit "Les aventuriers du RMI", d'un livret de réactions du public et d'un CD audio de chansons anti-boulot ! Le tout pour 40 euros, soit le prix de deux consultations médicales chez un médecin généraliste en vue d'obtenir un arrêt de travail. Le coffret n'est pas remboursé par la sécurité sociale mais peut éventuellement passer en frais généraux de votre entreprise... (c'est moi qui met l'emphase)

Hum... Quelque peu surprenant, moi qui avait vu dans ce film tout autre chose, comme des visions alternatives d'une vie dans laquelle le travail n'aurait pas une place centrale, voila maintenant que c'est présenté comme une ode au parasitage social... beuark.
N'empêche, la question que je pose à la fin de mon post me semble toujours aussi pertinente.

Voila, de retour dans notre bonne vieille Europe.

Je lisais régulièrement le blog de Renaud (malheureusement pas très actif ces temps-ci), sur la mobilité et l'usage de la voiture en ville.
Des démélés récents avec un escroc loueur de voitures bien connu en Belgique m'ont conduit à tenter l'expérience de modifier mon style de vie, c'est à dire à vivre sans automobile pour mes déplacements individuels. Habitant une ville de taille raisonnable (Anvers, depuis peu) dans un pays assez bien pourvu en transports en commun, je m'imagine que ça doit être possible.
Complexité supplémentaire, l'essentiel de mes activités est à Bruxelles, donc des déplacements je vais en avoir (comme bientôt une réunion chez ATTAC - à suivre).
Premier test aujourd'hui où je devais me rendre à Bruxelles.

Pas facile d'être écolo.
Test à moitié concluant car un ami m'a aimablement (ou par compassion ?) conduit en voiture pour la plupart des trajets de ville que je devais faire.
La honte et la peur m'ont habité sur le seul trajet en métro que je devais faire - j'ai fraudé - impossible de trouver à acheter un ticket. L'aimable travailleur du guichet avait regagné ses pénates, et une des satanées machines à tickets, sous windows, était plantée comme jamais, l'autre ne prenait pas non plus les pièces.

Tiens, perversité supplémentaire : je vais compter combien tout ça me coûte, et comparer avec ce que me coûtait le véhicule mis à disposition par mon employeur.
Reste à décrypter la grille des tarifs de la SNCB. Je savais que j'aurais du faire polytechnique.

Imaginez le tableau : pas d'électricité à Marseille pendant une semaine.

C'est ce qui vient de se passer à Mopti. La deuxième ville du Mali s'est éclairée à la lanterne pendant plus d'une semaine.

Voila ce que j'ai trouvé en 2 clics chrono http://www.izf.net/izf/Guide/Mali/Page3.htm :

La société Energie du Mali (EDM), contrôlée à 60% par le consortium français Saur International (composé du groupe Bouygues et d'Energie de France-EDF) auquel l'Etat malien a cédé 60% de ses parts en novembre 2000, a en charge la production, le transport et la distribution de l’énergie (électrique) et de l’eau, en zone urbaine.

Ici ils appellent l'EDM l'Énergie Du Mal !

PS: c'était mon dernier post sur le Mali. Il était au frigo depuis quelques jours...