Candido, idéaliste.

Pas un graffiti (ou graffito pour les puristes) sur les affiches mensongères pour la constitution dans le métro de Bruxelles (dont je causais ici). En tout cas, rien à l'arrêt Schuman (en plein coeur des institutions).

Est-ce parce qu'ATTAC utilise des méthodes discutables, comme on peut lire sur un blog libéral bruxellois.

En tout cas ça fait du bien que la guerre de tranchée soit finie. Même si les média en remettent une couche - Le Monde d'aujourd'hui ne transpirait pas la bonne foi... Reste plus qu'à voir ce que vont voter nos voisins néerlandais. J'en connais au moins une, de mes amies, qui a changé d'avis.

Un post pour rien...pour affirmer ma présence dans ce qu'on appelle blogosphère. Pour exciter google et générer plein de références vers d'autres sites.

Juste pour dire aussi que ceux qui veulent du progrès social en Europe ne sont pas plus avancés aujourd'hui qu'hier. Heureusement que le Grand Menteur ne démissionne pas. Ça ne ferait qu'ajouter un peu de confusion à ce capharnaüm.
Maintenant j'aimerais bien que le PS mette ses libéraux en pension à l'UDF et se concentre vraiment sur des projets socialistes.

J'ai quand même relevé quelques points de vue intéressants.
Le meilleur du Peer (trouvé chez Bix) : La France a répondu non".

Torpedo est quand même trop fort quand il refait le match.

Mise à Jour
Ce post sur Le Monolecte est aussi très fort.

On ne peut plus vrai. Appel d'ATTAC hier contre la campagne douteuse de l'État belge.

Vous avez peut-être remarqué d'une campagne de publicité en faveur de la constitution européenne est actuellent en cours dans les stations de métro et gares. D'immense affiches stipulent que "7 belges sur 10 sont pour une constitution européenne", suit un blablabla sur les vertus démocratiques du projet de traité constitutionnel européen.
Sachant que 10 belges sur 10 ne pourront se prononcer sur ce traité en allant voter. Cette campagne de pub parait donc particulièrement crapuleuse. Des citoyens ont déja réagis en allant barbouiller d'affiches et d'autocollants les dites publicités et nous invite à participer à la prochaine action de barbouillage.

Le rendez-vous est à 7h30 lundi matin 30 mai au cinéma nova (65, rue des écuyer - 1000 Bxl). Amenez de quoi barbouiller (affiche à télécharger sur: http://www.indymedia.be/news/2005/05/97029.php )

Un bon petit entrainement avant d'aller au travail... ahem...
Je sais pas si ce genre de manifestation est vraiment utile. Le risque de passer la journee au poste est lui bien reel.

Lassitude de fin de campagne. Cette polarisation nous place dans une situation pas très différente de celle constatée lors des dernières élections US. Oui ou non au conservatisme religieux, contre oui ou non au libéralisme ad vitam eternam.
La campagne fut éprouvante par les gesticulations des deux côtés. Par la visible incapacité des partis representatifs à dégager clairement une vision, par leur tendance à vouloir manipuler, plus qu'influencer.
Maintenant, l'Europe est divisée. Les français sont divisés. Est-ce la situation normale lors de toute consultation populaire ?

Bush est au pouvoir. Qu'est ce qui aurait changé si Kerry avait été élu ? Peut-être que le scandale planétaire qu'est Guantanamo serait rendu au passé. Mais à part ça ?
Que va changer ce referendum ? L'Europe sera-t-elle plus ou moins libérale, plus ou moins sociale ? Quelle leçon ceux qui nous gouvernent pourront-ils en tirer ? La société européenne va t'elle changer ?
Les plombiers polonais continueront simplement d'acheter des chemises fabriquées en Chine, avec leurs salaires calculés par les comptables roumains (merci "Le Canard"). Il y aura toujours autant de bagnoles sur les routes. On parlera toujours du machin européen. Et Chirac promettra encore plus. Au prochaines élections, le PS passera peut-être. Et à celles d'après, se fera balayer encore.

Les arguments de la raison.

1. Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible.
2. Une Constitution doit être politiquement neutre : ce texte-là est partisan.
3. Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.
4. Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là organise un Parlement sans pouvoir face à un exécutif tout puissant et largement irresponsable.
5. Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties.

Je suis moins convaincu ou à même de juger sur les deux derniers points. On peut lire l' argumentaire détaillé (PDF) trouvé sur IndyMedia Belgique.

A lire aussi, non dénué d'intérêt, Des inédits pour le non, par un "revenu du oui".

Même au Figaro, apparemment on n'y croit plus.

Coopération et défection sont dans un bateau. Coopération est rachetée par les fonds de pension américains. Qu'est ce qui reste ?

Rien. Juste le sentiment que j'ai de moins en moins confiance dans cette société. Nous sommes tous dépendants les uns des autres, mais certains sont moins coopératifs que d'autres.
C'est grave docteur ? vais-je devenir ultra-libéral ?

Expérience à ne pas faire. La prochaine fois que vous allez faire les courses, lisez les étiquettes de composition des produits que vous achetez (impossible de trouver une boîte de petits pois sans sucre ajouté).
Hop. Plus confiance dans l'industrie agro-alimentaire. Je cuisine tout moi-même.

Les médias traditionnels appartiennent aux marchands de canons, ou sont aux prises avec des problèmes industriels qui leur font rechercher la rentabilité à tout prix. Faut attirer le chaland avec un DVD, sinon on va plier boutique, coco.
Hop, j'ai plus confiance dans les médias. Je me nourris de blogs.

Je me faisais toujours avoir par des garagistes véreux.
Hop, je me débarrasse de la voiture.

Si je vous disais que tous ceux que je connais qui font faire des travaux chez eux n'en sont pas satisfaits, et recommandent de tout faire soi-même.

Ca va plus loin. De moins en moins confiance dans l'Etat pour défendre notre intérêt général. L'Etat qui fait s'arrêter les nuages radioactifs aux frontières. L'Etat qui supprime des jours de congés.
L'Etat est désormais au service d'intérêts privés, et défend un traité de constitution les renforçant.
Hop, je vote non.

Nos sociétés sont-elles devenues trop grosses pour fonctionner uniquement sur la confiance ?
Est-ce que les communautés sont le modèle social du futur ?

Sérieux.

Je viens de recevoir un beau diplôme pour mon implication avec l'ONG américaine GeekCorps, dans un projet USAID.

Dans l'enveloppe, une bafouille de Deubeuliou himself, probablement inspiré par quelque force divine.

Pour être sûr de la signature j'ai cherché sur le web pour vérifier. Voyez plutôt.

Ah, y avait aussi une médaille "Made in China" dans l'enveloppe. Ça ajoute encore à mon bonheur d'avoir contribué à renforcer les USA.

Deux citations d'hommes politiques pour illustrer ce qui ce dit dans ce pays où il n'y aura pas de référendum.
Dans Le Soir (prétendument de centre-gauche)

Se voulant optimiste sur le résultat des référendums qui vont avoir lieu notamment en France et aux Pays-Bas, Guy Verhofstadt a écarté l'idée d'une renégociation en cas de victoire du non. Il n'y a ni alternative, ni plan B. Une renégociation ne se traduirait sans aucun doute pas par de meilleures solutions, a lancé le Premier ministre.

La thématique libérale dans un registre bien connu, inventé par la mère Thatcher et son TINA (there is no alternative).
Bien sûr qu'il y a des alternatives. Sinon il n'y aurait pas besoin de ratification.

Dans La Libre Belgique (libéral catho)

Herman Van Rompuy a commencé fort. «Je suis heureux que nous n'ayons pas de ratification par référendum», a lâché le député CD&V, jeudi, lors du débat à la Chambre - si on peut qualifier ainsi une suite de monologues devant un parterre aux trois quarts vide - consacré à l'adoption du traité constitutionnel européen.

Ainsi, non seulement les citoyens ne sont pas consultés, mais les parlementaires de pacotille ne se déplacent même pas.

Alors, examinons certains choix de vie à la lumière de nos connaissances sur la coopération et la défection, sujet abordé dans le post sur le dilemme du prisonnier.

Je ne désire pas avoir de voiture. Si tout le monde faisait comme moi, les constructeurs auto feraient faillite et mettraient du monde au chomage, mais aussi l'atmosphère serait bien plus respirable et des emplois seraient bien créés ailleurs (transports en commun, secteur du cycle...).

Je bloque les pubs des sites web que je lis (merci Firefox et Adblock). Si tout le monde faisait comme moi, Internet n'aurait presque plus de contenu gratuit. Le système tient car la plupart des gens laissent passer les publicités.

Hypothèse : je fais travailler des ouvriers au noir dans ma maison. Si tout le monde faisait comme moi, le système social s'écroulerait. Le système tiendra tant qu'un nombre suffisant de travaux seront exécutés légalement, permettant de financer le système social pour les autres.

Hypothèse : je ne paie pas le métro pour aller en ville. Si tout le monde faisait comme moi, au bout d'un moment le service de transport serait trop déficitaire et disparaîtrait. Tant que les autres paient, je peux continuer à prendre le métro gratos.

Hypothèse : je travaille en freelance et me fais payer dans un paradis fiscal. Si tout le monde faisait comme moi, l'Etat n'aurait plus les moyens d'assurer la santé publique ni d'entretenir les infrastructures publiques. Le système tiendra tant que certains s'obstineront à avoir un emploi salarié, vestige du passé socialo-communiste et financeront tout ça pour moi.

Un peu de bourrage de crâne les derniers jours avant le référendum.
Commençons par le menu. Article I-3 Les objectifs de l'Union.

1. L'Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples.

2. L'Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée.

Là, ça commence à déraper. Concurrence non faussée ? on voit déjà qu'il n'est pas question de service public, le marché passe avant.
Le plus fort reste à venir.

3. L'Union œuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique.

Plein emploi et compétitivité dans la même phrase, ça choque personne ?
Surtout, c'est absolument pas contraire avec le critère d'amélioration de l'environnement. Tout le monde sait que plus on produit, moins on pollue.

300 jours de soleil par an. C'est tout ce qu'il manque comme élément à cet assemblage hétéroclite de promesses, vœux pieux, contre-sens et "buzzwords".

Décidemment, j'en ai après le journal Le Monde en ce moment.

Aujourd'hui je lis dans l'édition internationale du Monde un édito de J.M. Colombani du 29 Avril Tous Européens. Article payant, mais l'extrait promotionnel gratuit suffit.

Dans un mois, les Français auront dit oui ou non au traité constitutionnel de l'Union européenne qui leur est soumis. Avec et après la France, une dizaine d'autres pays membres de cette Union seront appelés à se prononcer par référendum, les autres, par tradition ou par prudence, laissant à leurs Parlements la charge de la ratification.

Facile d'aller voir sur le site de l'UE dédié à la constitution, surtout la page sur la ratification.

Faisons nos comptes. Si je lis bien, nous avons seulement 5 pays qui ratifient officiellement par référendum :
- la France
- le Danemark
- l'Irlande (parlement + referendum)
- le Portugal
- le Royaume-Uni (parlement + referendum)

Dans les autres pays utilisant le referendum, celui-ci n'est que consultatif :
- Espagne
- Luxembourg
- Pays-Bas
Allez, on peut rajouter dans le lot les pays qui n'ont pas décidé, comme la République Tchèque et la Pologne.

Cette affirmation d'une dizaine de pays avec la France est donc sérieusement capillo-tractée. C'est de plus une approximation non neutre du fait que dans 3 pays, le parlement a le pouvoir de voter à l'opposé du peuple.
Et quand bien même. Est-on encore dans un registre démocratique quand 15 pays sur 25 choisissent de se passer de l'approbation des citoyens ?

Et pourquoi Le Monde présente-t-il les choses comme ça ? Bah, disons que les partisans du oui se font un devoir de masquer le manque de démocratie derrière cette histoire de ratification, car dans la plupart des pays, on demandera pas leur avis aux populations.

Pour un texte qu'on dit être une constitution, ça la fout un peu mal.

...pour grapiller des voix pour le oui. Celles des cafetiers-restaurateurs. comptent autant que les autres.
Le Monde laisse penser dans le titre Paris autorisé à baisser la TVA dans la restauration que c'est fait, alors que dans l'article, on peut lire que tout est encore à faire.

Quelle bonne manipulation.

Mise à jour : apparemment, ils ont changé le titre en "Espoir d'une baisse de la TVA sur la restauration" qui est plus réaliste. Mais enfin...

En ce moment, Jean Véronis sur son blog Les Technologies du langage, se fend d'excellents billets sur le traité de constitution. Naviguer dans le texte de la constitution permet de rechercher les occurrences des mots dans le texte.

Mes pathétiques essais :
- bonheur : aucune occurence
- marché : 110 occurrences
- citoyen : 59 occurrences (26 au singulier, 33 au pluriel)
- social : 170 occurrences (77 au masculin, 93 au féminin)
- coop.+ : 193 occurrences (coopération... etc)
- compéti.+ : 12 occurrences (compétition, compétitivité...)

Aborder la constitution sous l'angle du langage n'est certainement pas la plus mauvaise des approches. Nous avons en plus la chance d'avoir la version primaire du texte, ayant été écrit directement en français.
Retrouvons ce que ce chercheur a écrit sur le sujet :
Les mots de la constitution
Comparez les constitutions française et européennes
Il nous raconte aussi que dans le web anglophone, la constitution est plus souvent associée à "Yes" (Web : c'est plutôt Yes), alors que dans le web francophone, c'est plutôt Non.
Croustillant, tout ça.

Hier, l'Immeuble du Berlaymont, abritant des services de la Commission Européenne, donnait une journée portes-ouvertes. A l'extérieur, ambiance un peu festive, limite kermesse, avec démonstrations paramilitaires, brocante, concert pop, jeux pour les enfants. A l'intérieur, des stands de la commissions, par thèmes : les transports, l'interpretation, les droits fondamentaux. etc... Avec plein de gadgets, plaquettes, cartes et fascicules à emporter dans des sacs gracieusement fournis. La queue pour monter au 13ème voir la salle où siège la commission et pouvoir s'assoir 30 secondes dans le fauteuil de Barroso.

Conversation sur le stand de l'Agenda de Lisbonne, avec un des animateurs (visiblement anglais ou irlandais).

Candido: Pourquoi doit-on avoir une Europe compétitive ?
Animateur (surpris): Pourquoi ? vous voulez savoir pourquoi ?

Candido: Oui, je ne comprends pas. Expliquez-moi.
Animateur : Pour être fort, économiquement, pouvoir se défendre, et continuer à avoir de la croissance économique. Pour l'instant, ça va encore, mais la Chine croît 10 fois plus fois plus vite que nous. Il faut qu'on soit compétitifs pour continuer notre développement.
Et puis, il ne faut pas oublier que l'Union Européenne, c'est d'abord et surtout une union économique, hein ?

Candido : La Chine consomme déjà une grande partie des ressources naturelles de la planète, tirant par exemple le prix du pétrole et des matières premières à la hausse. Que va-t'il se passer quand on sera aussi compétitifs et qu'on aura le même niveau de croissance que la Chine ? ne va-t'on pas avoir des problèmes ?
Animateur : (silence)... On a des programmes pour développer des énergies alternatives, comme les éoliennes.