Candido, idéaliste.

Dans le projet de développement auquel je participe, nous intervenons auprès des stations de radio. On nous avait dit qu'elles avaient été soigneusement sélectionnées sur des critères stricts par USAID. Aucune raison de ne pas le croire.
En fait, tout a l'air parfait. On rencontre une radio, on demande la grille des programmes, on voit les bonnes émissions qu'on attend d'une radio communautaire : femmes, santé, jeunes, décentralisation (eh oui, ici aussi)...
Là encore, mes préjugés naïfs me conduisent à m'imaginer ce monde idéal où toutes ces radios militent pour l'émancipation des femmes et leur libération sociale. Pas facile dans un pays majoritairement musulman. Le truc qui me paraissait étrange, c'était que dans certains cas, ces émissions sont tenues par des hommes. Mais bon, après tout, c'est possible. Les hommes aideront à la libération des femmes, inch Allah.

Et puis cette fois j'ai eu une surprise, c'est à dire j'ai pu assister à la réalisation d'une émission pour une radio de la deuxième ville du pays, et qui fait partie d'un réseau de quelques stations.
Stupeur et torrefaction ! Patatras ! La vérité révélée toute crue : dans cette émission dite "sur les femmes", l'animateur donne en fait des conseils pour bien cuisiner pendant le ramadan, pour être une bonne épouse et plaire à son mari, à gérer le personnel et bien élever les enfants, tout ça dans une bonne tradition de la femme à la maison.

Sur cette radio ils appellent ça des émissions "à la gloire des femmes". Ne nous étouffons pas et reprenons un peu de riz sauce arachide.